Rapport d’information d’Henri TANDONNET et Jean-Jacques LOZACH, fait au nom de la Délégation sénatoriale à la prospective.
Alors que le phénomène du dérèglement climatique est désormais avéré, qu’il suscite une prise de conscience internationale et la définition d’objectifs chiffrés pour en limiter les effets, la menace sur l’eau et le risque de pénurie restent insuffisamment perçus et mal anticipés.
En partant de ce constat préoccupant, la délégation à la prospective a souhaité engager une réflexion sur la gestion de l’eau à un horizon de moyen-long terme dans notre pays. Contrairement aux idées reçues, la France subira, elle aussi, les conséquences de l’élévation des températures et de la modification spatiale et temporelle du régime des précipitations.
En même temps que la ressource se fera plus rare, tout particulièrement en période estivale, les besoins continueront d’augmenter en raison de l’accroissement démographique, de la modification des modes de vie et d’alimentation, du développement des loisirs et du tourisme. Du croisement des courbes d’offre et de demande résultera inévitablement un effet de ciseaux, au risque de cristalliser des conflits entre les différents usagers de l’eau et d’obliger à des choix politiques difficiles.
Soucieux de sensibiliser les décideurs, et plus largement l’opinion publique, à la nécessité de préparer aujourd’hui les partages de demain pour ne pas les subir, ce rapport se veut lanceur d’alerte. À partir d’un état des lieux détaillé, il explore les pistes susceptibles de préserver un bien commun essentiel à la survie de l’humanité et de la biodiversité, à la fois sous l’angle d’une gestion optimisée de la ressource et d’une gouvernance au plus près de la réalité des territoires. Car, ne l’oublions pas, l’eau doit être respectée comme une ressource rare : elle ne se crée pas, elle se gère.